Alerte sismique précoce - Blog

Le ministère de la Gestion des urgences et de la Préparation climatique (en anglais seulement) de la Colombie-Britannique a lancé une campagne de publicité sur le système national d’alerte sismique précoce (ASP) pour informer le public du lancement prochain du système dans la province.

Le Ministère est aussi en voie d’intégrer des renseignements sur le système d’ASP à ses documents d’éducation du public et à ses activités de sensibilisation, y compris dans son guide à succès sur la préparation aux tremblements de terre et aux tsunamis (en anglais seulement, mais une version française sera bientôt disponible ici). Cette campagne, financée par Ressources naturelles Canada, accroîtra le niveau de sensibilisation aux tremblements de terre et au système d’ASP en Colombie-Britannique, en plus d’encourager les gens à prendre des mesures de protection lorsqu’ils reçoivent une alerte.

Cette semaine, la sismologue de RNCan, Alison Bird, a rejoint ses homologues, Bill Steele et Gabriel Lotto du Pacific Northwest Seismic Network (en anglais) à l’occasion de la conférence Geo-Congress (en anglais) à Vancouver, en Colombie-Britannique. Ils ont participé à un groupe de discussion sur l’alerte sismique précoce (ASP) au Canada et aux États-Unis, en compagnie de Shabnam Mir-Seraji, du Réseau de transport en commun rapide Canada Line (en anglais). Canada Line a mis en place des technologies d’ASP pour arrêter ses moyens de transport et ouvrir les portes de ses stations en cas de fort tremblement de terre. Sa participation était d’autant plus pertinente que la plupart des participants à la conférence avaient utilisé les services de Canada Line pour s’y rendre.

Le groupe de discussion a abordé plusieurs sujets pertinents, notamment les tremblements de terre importants qui se sont produits et qui se produiront en Amérique du Nord, les diverses mesures que les gens et les systèmes peuvent prendre pour se protéger en cas de tremblement de terre, le succès du système d’ASP en Californie, en Oregon et à Washington, et le déploiement imminent du système national d’ASP au Canada.

Riddhi Dave, chercheur scientifique à RNCan, Alison, Bill et Gabriel, ont également co-animé le kiosque « L’ASP au Canada et aux États-Unis » dans le cadre de l’exposition reliée à la conférence. Ils ont discuté avec des représentants du milieu universitaire et de l’industrie. Cette conférence s’est avérée une excellente occasion de discuter avec les exploitants d’infrastructures essentielles et d’autres partenaires techniques potentiels du système canadien d’ASP avant son déploiement cette année.

Aujourd’hui, une station d’alerte sismique précoce a été établie à Saint-Sauveur (Québec). La moitié des 224 stations d’ASP principales dans l’est du Canada ont désormais été installées. Il s’agit d’un progrès considérable. Les stations de l’est du Canada sont réparties à travers un vaste territoire, souvent à des endroits difficiles d’accès, surtout en cas de mauvais temps. Lorsque le système d’ASP sera lancé dans l’est de l’Ontario et le sud du Québec cet automne, les stations travailleront ensemble pour surveiller et émettre des alertes en cas de tremblements de terre potentiellement dangereux, ce qui permettra d’émettre un avertissement quelques secondes à quelques dizaines de secondes avant l’arrivée de fortes secousses.

La région le long de la rivière des Outaouais et de la voie maritime du Saint-Laurent a déjà connu des tremblements de terre dévastateurs et d’autres grands tremblements de terre s’y produiront à l’avenir. Par exemple, une étude du Bureau d’assurance du Canada (2013; en anglais) estime que les dommages causés par un tremblement de terre d’une magnitude crédible de 7,1 dans la région de la ville de Québec entraîneraient des pertes de plus de 60 milliards de dollars. L’utilisation des technologies d’ASP permet de réduire considérablement ces pertes, ainsi que les blessures et le nombre de décès.

Le premier janvier 2024, un tremblement de terre de magnitude 7,6 (en anglais) a frappé la péninsule de Noto sur la côte ouest de l’île japonaise d’Honshu. Le tremblement de terre a occasionné des secousses violentes et de graves dommages près de son épicentre, occasionnant des incendies; il a également provoqué un tsunami. Le système d’alerte sismique précoce (ASP) de l’Agence météorologique japonaise (en anglais) a alerté les opérations des infrastructures essentielles dans la région, ce qui a incité les trains de Shinkansen (en anglais) à s’arrêter dans les régions du centre et de l’ouest du Japon, évitant ainsi un déraillement. Les messages d’ASP envoyés sur les téléphones cellulaires, aux télévisions et aux radios ont permis aux gens de bénéficier de précieuses secondes pour prendre des mesures et se protéger.

Le système japonais d’ASP, « Kinkyu Jishin Sokuho » est en fonctionnement depuis 2007. Il a commencé par alerter les systèmes ferroviaires et les hôpitaux, puis le système a inclus les écoles et finalement, un large éventail d’infrastructures essentielles et le public.

La grande majorité des tremblements de terre dans la région se produisent sur la côte est, où la plaque du Pacifique est subduite sous le Japon. Le tremblement de terre du Nouvel An s’est plutôt produit sur une faille peu profonde, directement sous la péninsule de Noto. Les tremblements de terre peu profonds causent plus de dommages que les plus profonds, car l’énergie est libérée plus près de la surface de la Terre (plus près des personnes et des structures) et produit donc des secousses plus fortes que les tremblements de terre profonds, qui sont plus éloignés de la surface.

C’est aujourd’hui que s’est tenu l’exercice Grande Secousse (Great ShakeOut), un exercice de simulation en cas de tremblement de terre. Près de 700 000 personnes partout au Canada et plus de 45 millions de personnes un peu partout dans le monde se sont exercées à poser les bons gestes pour se protéger en cas de tremblement de terre : se baisser, s’abriter et s’agripper. Il est important de pratiquer ces gestes pour qu’il devienne instinctif de se mettre à l’abri si l’on reçoit une alerte sismique précoce (ASP) ou si l’on ressent une secousse.

Au Québec, GrandeSecousse a conçu une série de courtes vidéos pour sensibiliser les gens au risque de tremblements de terre dans la province et les renseigner sur les ASP.

En Colombie-Britannique, un événement médiatique de ShakeOutBC (en anglais seulement) a eu lieu à l’école primaire ḰELSET, sur l’île de Vancouver. L’école a accueilli des kiosques d’information, notamment un kiosque de RNCan sur les tremblements de terre, les ASP et le projet School Shake (en anglais seulement).

Cette année, le colloque Understanding Risk British Columbia (URBC; en anglais seulement) a mis l'accent sur l'évaluation des stratégies de réduction des risques, particulièrement en ce qui concerne les tremblements de terre, les inondations et les feux de forêt. Les colloques URBC emploient des approches créatives, y compris des discussions en groupe avec la participation du public, l'intégration du savoir autochtone et l'utilisation d'artistes (qui créent des notes visuelles pour favoriser la compréhension des points clés) pour transmettre des concepts scientifiques. Ces techniques et la diversité des participants mènent à des discussions dynamiques et productives sur les pratiques de réduction des risques de catastrophes.

C'était l'occasion idéale pour Alison Bird de RNCan de présenter le système d'alerte sismique précoce (ASP) en cours d'élaboration pour les régions à risque au Canada aux gestionnaires de situations d'urgence, aux exploitants d'infrastructures essentielles et aux ingénieurs. La date du colloque a permis à ces groupes de préparer leurs organisations, leurs installations et leurs communautés à prendre des mesures d'intervention sécuritaires à la suite des ASP, qui seront mises en place en 2024. Le colloque a favorisé les échanges entre les détenteurs de connaissances et les praticiens, ce qui a permis à RNCan de cerner les besoins des futurs utilisateurs techniques et pratiques d'ASP, ce qui facilitera la réussite du système d'ASP.

Les cadres sont susceptibles de tomber pendant un tremblement de terre et doivent donc être retirés s'ils se trouvent au dessus de votre tête de lit. De plus, ne placez pas votre lit sous une fenêtre, car celle ci peut se briser. Enfin, gardez une paire de chaussures solides, une lampe de poche et un masque antipoussières à portée de main, car il est probable qu'il y ait du verre brisé et d'autres éléments dangereux après un fort tremblement de terre. De plus, il pourrait faire sombre, car les pannes de courant sont fréquentes.