Alerte sismique précoce - Blog

2023-02-21: Tirer des leçons des séismes du monde : Christchurch, 2011

Au cours de la première moitié du 20e siècle, le Canada a subi un certain nombre de forts tremblements de terre ayant causé des dégâts, mais a connu peu d'événements violents depuis. Afin de découvrir comment les tremblements de terre sont susceptibles d'avoir une incidence sur nos grandes et petites villes en ces temps présents, nous nous tournons vers des séismes majeurs survenus ailleurs dans le monde.

dommages à la maçonnerie à Christchurch (Ross Becker)
liquefaction à Christchurch (Brett Phibbs)

Par exemple, le séisme de magnitude 6,3 survenu à Christchurch (en anglais seulement), en Nouvelle-Zélande (les photos, ci-dessus, par Ross Becker et Brett Phibbs), il y a 12 ans, est un modèle fiable pour ce qui pourrait se produire à Victoria dans un cas semblable de séisme crustal à foyer peu profond à proximité de la ville. Les deux villes ont plusieurs caractéristiques en commun, notamment la géographie, la population, les codes de construction, les industries. En examinant les répercussions du séisme de Darfield, nous pouvons chercher des façons d'atténuer, voire éliminer, de semblables effets à Victoria et dans d'autres villes du Canada.

tremblement de terre équivalent à Victoria et moments des ASP

Nous avons calculé comment le système d'alerte sismique précoce (ASP) que nous sommes en train de mettre au point se comporterait lors d'un tel événement à Victoria. Malheureusement, il s'agit de l'un des rares cas de séisme à foyer peu profond près d'un centre à forte densité de population lors desquels les alertes arriveraient avec très peu d'avance, voire trop tard dans certains quartiers à proximité de l'épicentre (ce qu'on appelle une « zone d'alerte tardive », zone blanche sur la carte, ci-dessus). En d'autres termes, il s'agit là d'un bon exemple des raisons qui motivent la mise en place de multiples mesures de résilience : un système d'ASP, un code de construction résistante aux séismes, des campagnes d'éducation publique sur la manière de réagir en cas de secousse sismique et d'alerte sismique précoce.

2023-01-26: Anniversaire du méga-chevauchement de la zone de subduction Cascadia

Aujourd'hui en 1700, la côte ouest de l'Amérique du Nord a connu son plus récent séisme de méga-chevauchement et tsunami. La zone de subduction de Cascadia (ZSC), qui s'étend de l'île de Vancouver jusqu'au nord de la Californie, s'est fracturée provoquant un tremblement de terre important d'une magnitude d'environ 9 et de fortes secousses qui auraient duré quelques minutes, déclenchant également un tsunami qui a touché les côtes et dévasté les villages côtiers. Pour décrire cet événement, les communautés autochtones possèdent une histoire qui raconte qu'un combat entre un oiseau-tonnerre et une baleine a fortement fait trembler la terre et que, dans la lutte, la queue de la baleine a frappé l'océan, provoquant d'énormes vagues.

modèle tsunami de Satake

Le tsunami qui s'en est suivi a traversé l'océan et causé des dommages au Japon, ce qui a permis d'établir la date de l'événement. Ainsi, le chercheur Kenji Satake a utilisé le moment et la hauteur des vagues enregistrées au Japon pour créer un modèle inversé de l'événement. Il est parvenu à déterminer que l'événement aurait eu lieu le long de la ZSC vers 21 h le 26 janvier 1700. Non seulement cette date correspond aux récits autochtones selon lesquels l'événement s'est produit en hiver juste après l'heure du coucher, mais l'année est corroborée par la datation du carbone et dendrochronologique des arbres qui avaient été submergés dans l'eau de mer en raison de l'affaissement de la côte, et dans les dépôts de turbidite le long de la côte (Goldfinger).

Une fois le système d'alerte sismique précoce opérationnel, lors des prochaines ruptures de la ZSC, les gens de Tofino seront avertis jusqu'à 237 seconds avant le début des secousses les plus fortes, et ceux de Vancouver seront avertis 21 à 239 seconds. La fourchette des temps d'avertissement est due à la variation des ruptures possibles le long de la ZSC.

2023-01-17: Le district régional de Strathcona installe des stations d'ASP à des sites éloignés le long des côtes britanno-colombiennes

Station d'ASP près de Butedale
Station d'ASP près de l'Isle Tom

Le district régional de Strathcona (DRS; lien en anglais) installe actuellement 25 stations de capteurs d'ASP, financées par Ressources naturelles Canada, à des sites côtiers éloignés en Colombie-Britannique. Toutes les stations du DRS utiliseront un service de télécommunications par fibres optiques fourni par le projet Connected Coast (lien en anglais), ce qui accroîtra la fiabilité du système d'ASP par l'ajout d'une autre solution rapide pour transmettre des données. L'emplacement des stations d'ASP a été choisi pour renforcer et améliorer le réseau d'ASP au profit des collectivités voisines.

2023-01-11: Installation de la 100e station dans le réseau national d'ASP

photo de la station d'ASP
Le phare de la pointe Dryad

Samedi dernier, nous avons franchi le jalon important de 100 stations installées dans le réseau d'alerte sismique précoce (ASP). La 100e station a été installée au phare de la pointe Dryad, près de Bella Bella.

Lorsque le réseau sera terminé en 2024, il comprendra environ 400 stations dans des régions présentant un risque sismique modéré à élevé, dans l'ouest de la Colombie-Britannique, l'est de l'Ontario et le sud du Québec. Ces régions sont exposées à une menace de séismes importants et présentent des concentrations de population et d'infrastructures essentielles (comme des voies ferrées et des centrales électriques).

2022-12-08: La Great Bear Initiative des Premières Nations de la Côte installe des stations d'ASP dans les communautés

logo de la CFN-GBI
Patrika McEvoy (Kwaa Tsaaps)

La Great Bear Initiative des Premières Nations de la Côte (tous les sites liés sont en anglais) est en train d'installer huit stations d'alerte sismique précoce (ASP) dans ses communautés et à la Hakai Institute de l'île Calvert, en Colombie Britannique. Jusqu'à présent, cinq stations ont été installées dans les communautés de la nation Nuxalk à Q'umk'uts' (Bella Coola), à Gitxaala, à Gitgaat, à Metlakatla et à Hakai. Les stations, financées par Ressources naturelles Canada, élargiront la zone de couverture du système national d'ASP le long de la côte continentale nord de la Colombie Britannique et amélioreront les délais d'alerte dans la région, ce qui donnera aux gens plus de temps pour prendre des mesures de protection.

Le projet améliorera également la résilience des communautés face aux tremblements de terre, grâce à des mesures de sensibilisation, notamment sur la façon dont les membres de la communauté peuvent se protéger lorsqu'ils reçoivent des ASP. Cette initiative est coordonnée par Patrika McEvoy (Kwaa Tsaaps), dont les responsabilités comprennent l'établissement d'emplacements appropriés pour les stations dans chaque communauté, la liaison avec les communautés, l'installation et l'essai de l'équipement d'ASP. Patrika a reçu une formation de Ressources naturelles Canada et de Nanometrics, fournisseur des capteurs sismiques, pour lui permettre d'effectuer ce travail.

2022-11-18: Tremblement de terre de Montréal et zones d'alerte tardive du système d'ASP

carte d'epicentre et des temps d'avertissement

Dans la nuit de lundi (14 novembre), un tremblement de terre de magnitude 3,5 survenu à proximité de Terrebonne, au Québec, a été ressenti dans l'ensemble de la région de Montréal. Même s'il était trop faible pour causer des dommages, ce tremblement de terre offre l'occasion d'évaluer le rendement attendu du système national d'alerte sismique précoce actuellement mis en place par RNCan. Les estimations des temps d'alerte montrent qu'Ottawa disposerait d'un délai d'avertissement de 35 secondes. L'épicentre du tremblement de terre n'était qu'à 26 km du centre de Montréal qui, dans le cas présent, se trouve dans la « zone d'alerte tardive » où les gens et les installations sont trop proches de l'épicentre pour recevoir une alerte avant de ressentir de fortes secousses.

2022-11-17: Le système d'ASP présenté à la conférence des gestionnaires d'urgence

kiosque de RNCan à la conférence EPBC

La semaine dernière, la conférence EPBC (Emergency Preparedness and Business Continuity conference, en anglais seulement) s'est tenue à Vancouver, en Colombie-Britannique, où se sont réunis plus de 500 gestionnaires et planificateurs des situations d'urgence et scientifiques experts des catastrophes naturelles. Alison Bird de Ressources naturelles Canada (RNCan) a fait une présentation sur le système d'alerte sismique précoce (ASP), en cours de développement, dans le cadre d'une séance organisée en collaboration avec Emergency Management BC (en anglais seulement). Le public a été ravi d'en savoir plus au sujet de cette technologie à venir, et sur la façon dont les alertes du système d'ASP pourraient être utilisées pour réduire les conséquences des tremblements de terre. Il y a eu de longues discussions sur la manière dont les alertes pourraient déclencher des dispositifs permettant d'arrêter des trains, d'ouvrir des portes et de fermer des vannes, en plus d'avertir les gens de se mettre à l'abri. Nicky Hastings a fait une présentation en séance plénière au sujet du nouveau site Web Risk Profiler (RP, actuellement en anglais seulement), qui fournit des données sur les risques de tremblements de terre, notamment dans le cadre de divers scénarios. Il s'agit d'un outil pratique pour les gestionnaires et planificateurs des situations d'urgence, ainsi que pour les ingénieurs et le grand public. Julie Van de Valk et Cathryn Hale ont aussi tenu un kiosque de RNCan, où elles ont offert à de nombreux visiteurs d'autres occasions de discuter en détail du système d'ASP et du site RP.

2022-10-28: 10e anniversaire du tremblement de terre de magnitude 7,8 sur Haida Gwaii et arrivée sur l'archipel de stations d'alerte sismique précoce

algues dans les arbres
installation d'ASP

C'est aujourd'hui le 10e anniversaire du tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé la côte ouest de Haida Gwaii en 2012. De fortes secousses avaient été ressenties sur les îles et le continent à proximité, mais les communautés de l'archipel n'avaient heureusement subi que des dommages mineurs, comme des fissures dans les fondations et sur les murs, quelques cheminées effondrées et quelques fenêtres cassées.

L'événement avait aussi déclenché un tsunami, qui s'est abattu sur la côte ouest de Haida Gwaii et a atteint Kahalui, à Hawaii. Cependant, personne sur Haida Gwaii n'a vu le tsunami, car aucune communauté n'habite la côte ouest de l'archipel. De plus, comme le tremblement de terre s'est produit en octobre, un mois froid et pluvieux, personne ne se promenait dans la région de Gwaii Haanas, qui est populaire auprès des kayakistes et des campeurs. Au cours des semaines suivantes, des chercheurs de RNCan ont été voir les inlets où les vagues auraient pu être importantes selon la modélisation effectuée. Ils ont trouvé des preuves manifestes que celles-ci s'étaient élevées à environ sept mètres : des algues suspendues à des branches d'arbre (photo en haut à gauche), des poissons sur le sol de la forêt et des rondins ayant été transportés par les flots. Le lieu aujourd'hui appelé « Earthquake Point » avait été balayé par des vagues de tsunami atteignant environ 13 mètres. Des débris flottants engendrés par le tsunami survenu à Tohoku-Oki, au Japon, en 2011, tels que des flotteurs de pêche et des bouteilles en plastique, avaient aussi traversé l'océan Pacifique et été projetés sur Haida Gwaii par le tsunami de 2012. Il s'agit du plus important tsunami s'étant produit dans le monde cette année-là.

C'est aujourd'hui l'anniversaire de cet événement, et RNCan a installé des stations d'alerte sismique précoce sur Haida Gwaii (photo en haut à droit), dans les communautés de l'archipel et à plusieurs autres endroits. L'une se trouve sur l'île Hotspring, dont les sources thermales avaient cessé de couler après le tremblement de terre de 2012; leur eau chaude est récemment revenue, au grand plaisir des visiteurs. Une autre se situe au cap St James, à la pointe sud de l'archipel, et doit être particulièrement robuste, car le cap est soumis à de fortes tempêtes et à des vents violents. Les stations feront partie d'un réseau régional et serviront ensemble à lancer l'alerte en cas de tremblement de terre important et potentiellement dommageable pour que la population puisse prendre des mesures pour se protéger, soit, dans la plupart des cas, se baisser, s'abriter et s'agripper.

2022-10-20 : Le Canada participe à l'exercice mondial de tremblement de terre La Grande secousse

l'événement de la GrandeSecousse en C-B

Aujourd'hui, près de 700 000 de personnes partout au Canada et plus de 45 millions sur toute la planète se sont exercées à poser les bons gestes pour se protéger en cas de tremblement de terre : se baisser, s'abriter et s'agripper. Il est important de s'entraîner pour qu'il devienne instinctif de se mettre à l'abri si l'on reçoit une alerte sismique précoce ou si l'on sent la terre trembler.

En Colombie-Britannique (en anglais seulement), un événement La Grande secousse a pris place sur le campus de l'Université Simon Fraser (en anglais seulement) sur le mont Burnaby. Des communautés de Premières Nations de la province y ont participé par vidéo. Il s'est aussi tenu, hier soir, un webinaire public intitulé « Demandez aux experts », parmi lesquels figuraient les sismologues John Cassidy et Alison Bird de RNCan.

Au Québec, de courtes vidéos ont été produites pour informer la population du danger que présentent les tremblements de terre dans la province.

Au Yukon (en anglais seulement), une série de webinaires publics ont été organisés au sujet des tremblements de terre et des diverses façons de se préparer aux risques naturels présents sur le territoire.


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